L’ostéopathie chez l’enfant de moins de un an, en quoi ça consiste ?

Votre enfant a une croissance très rapide la première année. Ainsi par exemple la croissance du périmètre crânien qui ralentit considérablement après un an explique à elle seule l’intérêt d’une prise en charge la plus précoce possible. En moyenne on observe une croissance de 10 à 12 cm la première année répartis comme ci-après :

  •     3 cm le premier mois
  •     3 cm entre 2 et 3 mois
  •     3 cm entre 3 et 6 mois
  •     3 cm entre 6 et 12 mois

Sous cette boîte crânienne, le cerveau de l’enfant se développe; il est donc facile d’imaginer qu’une croissance insuffisante va créer des pressions inhabituelles sur le cerveau, ce qui peut se traduire par de simples pleurs ou problèmes de sommeil dans le cas de légère compression.

Deuxième chose, il est aisé de comprendre pourquoi l’intérêt de la prise en charge ostéopathique va avoir d’autant plus de répercussions qu’elle n’est prise tôt ; dans l’idéal avant trois mois. C’est pourquoi lors de plagiocéphalies ; les résultats peuvent être rapides avant 3 mois (de l’ordre d’une à deux semaines) mais après trois mois cela peut prendre plus de 2 semaines pour commencer à évoluer et au-delà des 6 mois, il faudra parfois plus d’un mois pour commencer à voir les répercussions de la prise en charge sur la forme du crâne, la croissance étant alors bien plus ralentie.

 

Le traitement ostéopathique de l’enfant de moins de 1 an

 – L’interrogatoire va donner des informations précieuses :

 

Déroulement de la grossesse : douleurs, pathologies, prise de médicaments, mobilité du bébé, contractions précoces/fréquentes, stress important et état émotionnel (problèmes familiaux, sur le lieu de travail ou autre)

Accouchement : spontané, déclenché, à terme, durée du travail, de la délivrance, utilisation ou non d’instruments (ventouse, forceps, cuillère, épisiotomie, expression abdominale etc…)

Comportement de bébé depuis la naissance : deux périodes différentes

– les premiers jours, qui peuvent aller jusqu’à 2 ou 3 semaines ; le temps que l’enfant « digère » l’accouchement ;

– l’après ; ou l’on retrouve souvent des changements dans le rythme nuit/jour de l’enfant, des pleurs qui peuvent apparaître ou des problèmes de digestion

 La lecture du carnet de santé nous intéresse pour avoir une idée de la croissance de l’enfant ; on reporte les points sur les courbes quand cela n’a pas été fait ; les acquisitions psycho motrices sont répertoriées par le pédiatre ainsi que tout antécédent médical inhabituel.

 

Évaluation de la vitalité de l’enfant : cette vitalité se mesure dans nos mains et ne correspond pas à quelque chose de mesurable par un appareil (thermomètre ou tensiomètre). Le comportement reflète généralement assez bien cette vitalité :

Bonne vitalité : enfant plutôt calme, éveillé, pas de problèmes de sommeil, stimulé par son entourage et ce qui se passe autour de lui. C’est un bébé que les parents qualifient souvent « d’heureux ».

Vitalité trop lente : bébé plus ou moins « amorphe »

Il dort beaucoup, n’interagit pas vraiment avec son entourage, s’endort au sein ou au biberon, digestion lente, peut même avoir du mal à ouvrir les yeux, même les pleurs peuvent être faibles, cela peut se répercuter sur la prise de poids qui sera légèrement insuffisante.

Vitalité bloquée ou freinée par des compressions, pouvant être liées à un manque de place les dernières semaines de grossesse, à un accouchement particulièrement long ou au contraire très rapide; à l’utilisation d’instruments lors de la naissance.

C’est un bébé plutôt agité, avec souvent des pleurs inconsolables; son sommeil est agité et léger, il se réveille au moindre bruit.

En fonction des zones de compressions, il peut être soit constipé, soit avoir beaucoup de hoquet et même de reflux après les biberons, il a parfois même présenté une petite jaunisse qui a traîné à passer les premiers jours.

Je rappelle que ces états sont PHYSIOLOGIQUES en terme médical; votre enfant n’est pas en danger, il va bien. Si vous avez le moindre doute ou inquiétude, consultez votre pédiatre rapidement.

Le bassin : il est important qu’il n’y ait pas de contraintes pouvant entraîner des constipations, ou plus tard des difficultés à l’acquisition de la position assise ou du 4 pattes.

Un enfant qui garde une jambe toujours fléchie ou relevée lorsqu’il est sur le dos peut être le signe d’une problématique de bassin.

 

Position du diaphragme embryonnairement, le diaphragme dérive en partie du septum transversum, qui est à l’origine très haut (niveau 3eme 4eme cervicale ; soit à la partie moyenne du cou) et qui va rapidement migrer dans les premières semaines de vie embryonnaire pour arriver au niveau de la 1ère lombaire. Ceci explique donc pourquoi l’ostéopathe peut trouver régulièrement des tensions importantes sur le diaphragme qui donnent une impression de diaphragme « haut ». Alors évidemment le diaphragme n’est absolument pas haut physiquement ; mais les mains de l’ostéopathe peuvent percevoir des tensions vers le haut dans cette partie, ce qui peut jouer sur son irritabilité (hoquet fréquent, voir reflux pathologique ou simples remontées, rots difficiles…).

 

À quel moment consulter ?
On peut emmener son enfant chez l'ostéopathe le plus tôt possible après la naissance. Les grandes chanceuses sont celles qui ont accès à l'ostéopathie à la maternité. Il y a maintenant de plus en plus d'ostéopathes qui interviennent directement. Car si le bébé a vraiment eu une naissance inconfortable ou une position intra-utérine qui a donné des tensions de nuque... pourquoi attendre quinze jours, trois semaines, un mois pour soulager un enfant. Autant intervenir vite, le plus rapidement possible

Comment se déroule la séance ?
Bien loin des manipulations traditionnelles de l'adulte, l'ostéopathie de bébé s'accompagne de douces mobilisations.  L’ostéopathe cible les deux systèmes nerveux du petit bout pour rétablir son harmonie neurologique et physique... le tout avec la plus grande des précautions. Et tout est fait pour que votre bout'chou se sente à l'aise.